RÉFLEXIONS Quel que soit le contenu du message, nous pouvons atteindre l'autre personne par le son de la voix. En effet, c'est à partir de l'inflexion de la voix que l'on peut immédiatement déchiffrer une personne, être attiré, ensorcelé, envoûté, comme dans le chant des Sirènes : parfois, cependant, des contenus profonds exprimés avec une mauvaise inflexion ne parviennent pas à notre interlocuteur. Je voudrais souligner que l'inflexion de la voix est liée à plusieurs facteurs : les caractéristiques psychosociales ; la posture du soma (la voix est au centre du corps, entre la tête et le reste du corps) ; la diversité culturelle (les cultures moins émotionnelles forment des voix non émotionnelles, les cultures à forte charge émotionnelle, comme l'Italie et l'Afrique, forment des voix plus expressives, plus intenses). Même dans l'opéra, les rôles sont subdivisés en fonction de catégories culturelles : la basse est souvent chargée de ce qui implique la sagesse, l'autorité, l'assise ; les castrats évoquent une voix qui n'est ni masculine ni féminine, qui n'appartient pas à ce monde ; l'ethnicité est liée à la parole et à différentes conformations morphologiques, ainsi qu'à la coutume culturelle d'adopter certaines positions qui accompagnent l'événement vocal. Il est essentiel de considérer le sens de la voix à travers le timbre. La musicothérapie analytique utilisant la voix est une véritable modalité thérapeutique musicale. J'ai déjà mentionné que le nom fictif choisi pour évoquer l'histoire de la patiente de ce chapitre, Ariel, est le résultat d'une évocation et d'un parallélisme entre la patiente et d'Andersen (dans le film d'animation de Disney) : toutes deux perdent leur voix. La Petite Sirène