Le volume "La voix magique de la Lune éternelle" d'Agostino Trotta est une œuvre qui explore la voix comme médiation thérapeutique fondamentale. L'auteur, psychologue clinicien, psychothérapeute, musicothérapeute et contreténor lyrique, partage un voyage intime et scientifique, entremêlant son expérience personnelle et professionnelle avec des théories psychanalytiques, des modèles de musicothérapie, des vignettes cliniques et des réminiscences de mythes et contes de fées. Le livre est un "acte d'amour" envers la voix et l'être humain, dédié à la chanteuse Irene Fargo, dont la "voix magique, éternelle… comme la Lune…" a profondément inspiré l'auteur.
La voix est présentée comme la "condensation de l'âme", un symbole puissant capable d'exprimer l'inexprimable et de connecter les mondes intérieurs et extérieurs. La structure de l'œuvre est comparée à une "rhapsodie", chaque chapitre approfondissant une dimension différente de la voix:
"Ma voix ou la voix du transfert" (Chapitre 1) introduit le parcours personnel de l'auteur avec le chant et développe le concept de "voix transférentielle". À travers le cas de Madame Ursule, il montre comment la voix du thérapeute peut traduire et transformer l'inconscient du patient, créant un "espace illusoire-transitionnel" de guérison.
"La voix des Sirènes" (Chapitre 2) analyse le pouvoir séducteur et le désespoir caché dans le chant mythologique, en le reliant au conte de La Petite Sirène et aux thèmes de la perte et du vide.
"François d’Assise et le chant des baleines" (Chapitre 3) explore la dimension spirituelle de la voix, du chant de Saint François comme instrument de louange et de soulagement au "chant des baleines" dans le contexte de l'autisme, où la voix devient une invocation thérapeutique capable d'atteindre les abysses de l'inconscient.
"Le chant d’Amour et de Psyché" (Chapitre 4) réinterprète le mythe comme métaphore de la relation thérapeutique, où la voix d'Amour réveille Psyché d'un sommeil mortel, symbolisant la capacité du thérapeute à appeler le patient à la vie et à l'évolution psychique.
"Farinelli et la voix de la mère" (Chapitre 5) examine le célèbre cas historique du castrat Farinelli et du roi Philippe V, analysant comment la voix du chanteur a agi comme un "objet perdu", rappelant la "voix de la mère" absente et apaisant la mélancolie du souverain par la répétition et les "syntonisations" émotionnelles. Le chapitre introduit également une vignette clinique sur un "ISO pervers" dans un contexte contemporain.
"La technique de chant : une approche thérapeutique" (Chapitre 6) présente en détail une méthode de thérapie vocale développée par l'auteur. Cette approche inclut des techniques de respiration diaphragmatique-intercostale, des vocalises bouche fermée (humming), la marche rythmique et l'interprétation, visant le rééquilibre émotionnel et la conscience corporelle et psychique.
"Irene Fargo : la voix magique de Flavia Pozzaglio" (Chapitre 7) célèbre la muse de l'auteur, Irene Fargo. Ce chapitre explore sa voix de contralto extraordinaire, son "Identité Sonore" (ISO), son parcours artistique et personnel, y compris une période de silence et de souffrance, et sa "voix de la renaissance" comme instrument de sublimation et de thérapie.
Le livre de Trotta est une invitation à redécouvrir la voix non seulement comme un phénomène acoustique, mais comme une énergie vitale qui nourrit l'âme, un moyen puissant pour la découverte de soi, la guérison et la connexion avec l'Autre et le divin. À travers une approche "esthéthique" qui condense éthique et esthétique, le texte offre à la musicothérapie de nouvelles perspectives, dépassant les simples illusions de l'art-thérapie et proposant la création comme acte de "survie".
Ce travail est un parcours multidisciplinaire qui offre au lecteur des outils pour comprendre et valoriser sa propre voix, celle des autres et la musique comme force transformatrice dans la vie humaine.
