Cher Daniel,
Je sais une famille où l’amitié ne dort jamais l’homme a les paumes des mains ouvertes la femme-fée est le soleil de la maison ils sont dans un pays où
les mots chantent et qui accueille l’ami comme un roi mage.
Il savait aligner les bouteilles sur la cheminée comme une promesse de chansons et d’arômes elle voulait que chaque repas soit une fête du terroir, une
cérémonie des saveurs retrouvées ses amis ajoutaient au plaisir des rires et des confidences, aux palabres, aux rêves du futur et moi, je vivais un
bonheur à réinventer un pays à retrouver une terre que connaissait mon père
Et moi, j’étais celui qu’on attendait dans ce qui devenait ma maison buraghese où l’ami était toujours disponible, souriant, ouvert, attentif,
attentionné, je recevais comme un cadeau les sourires et les paroles de partage des parents, des amis, de la famille tout était joie et plaisir les
moments de retrouvailles comme les instants de silence complice
Un jour, j’offris la statuette de la maternité sarde en gage de reconnaissance, d’amitié indestructible et de destin conjuré un autre jour, j’ai bâti
mille projets pour tisser une toile de paix entre les terres éloignées j’ai tenu le petit enfant dans mes bras avant qu’il ne devienne le roi de la
maisonnée J’ai ainsi construit cent et mille souvenirs pour consoler l es jours de meurtrissures la parole restituée dit que je n’ai rien oublié et que
j’attends les amis retrouvés.
Pierre